Le Sommet du hockey québécois se veut une occasion rêvée pour plusieurs intervenants et dirigeants du hockey au pays de discuter et établir quelques pistes de solutions afin d’améliorer la qualité du jeu, le recrutement et la rétention des joueurs ainsi que leur sécurité. La seconde journée de cet événement mettait la table à des prises de décisions qui, je l’espère, ne tarderont pas de se mettre en branle.
Comme vous avez pu le lire dans le précédent article relatant les moments marquants du Sommet aux yeux de mon collaborateur et ami Sébastien Proulx, plusieurs éléments ont touché les joueurs junior et la clé pour l’atteinte de leur plein potentiel. Pour cette deuxième journée, les discussions ont été beaucoup plus pointues. Sans faire état de tout ce qui s’est dit par les conférenciers et les panellistes, les principales notions qui m’ont marquées se retrouvant au bas de ce billet, je peux dire que j’ai été agréablement surpris par les propos du Dr. Steve Norris, « expert reconnu en ce qui a trait au développement à long terme de l’athlète et aux systèmes de développement du talent » selon Hockey Canada. Ce spécialiste a fait écarquiller bien des yeux et ouvrir bien des oreilles. À mes côtés, M. Murray Costello, vice-président de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), a également été ébahi par la clarté et la lucidité du Dr. Norris. En somme, son message est « soyez patients dans le développement des enfants ».
J’ai aussi apprécié entendre le point de vue de Luc Robitaille, qui n’avait nul besoin de présentation. Pour développer un jeune joueur de hockey, il a expliqué qu’à côté de la passion, il doit avoir le mot respect et l’expression travail d’équipe sans quoi personne ne peut se rendre aux niveaux élites. Un conseil à retenir, venant du plus grand ailier gauche de l’histoire de la LNH.
Pendant cette conférence, au moment de poser des questions aux intervenants, Stephan Lebeau, ancien joueur de la LNH et du Canadien de Montréal, en a profité pour adresser un commentaire à M. Charles H. Cardinal. Ce dernier avait dit que Hockey Québec était une organisation de premier plan qui faisait un travail remarquable, ce à quoi M. Lebeau a répliqué : « À vous entendre M. Cardinal faire l’éloge de Hockey Québec, je me demande ce que je fais ici aujourd’hui ». Ouch!
Un autre intéressant intervenant fût le Dr. Georges Larivière dont Mathias Brunet fait l’éloge dans un de ses billets sur son blogue. Ayant passé plus de vingt ans dans les écoles, principalement dans les programmes sports-études, il a notamment fait mention qu’aucune société n’est plus douée qu’une autre. Ceux qui croient que les Européens sont des athlètes en devenir dès leur naissance se trompent royalement. Il a mentionné que c’est dans le développement des joueurs que réside la clé du succès. Son idée d’instaurer un « dossier sportif » pour chaque athlète, dans lequel serait inscrit l’ensemble de ses capacités, est excellente. Chaque année, les entraineurs pourraient s’y fier afin de poursuivre la progression du dit joueur au lieu de repartir à la base. En bout de ligne, il a expliqué que ce sont les équipes de la LNH qui dictent le repêchage, que ni Hockey Québec ni la LHJMQ n’a de contrôle sur le nombre de joueurs repêchés. Piste de réflexion tout aussi pertinente.
Quelques autres personnes d’influence du hockey, dont Marc Denis, nouvel analyste du hockey du Canadien à RDS, Danièle Sauvageau, première femme à avoir entraîné une équipe de la LHJMQ, Martin Raymond, entraineur-adjoint à Guy Boucher à Tampa Bay, ont eu des idées et des points de vues surprenants qui n’ont pas trouvé écho à première vue. Disons seulement que plusieurs invités prenaient des notes personnelles et supposons que ce qu’ils ont dit a été noté.
Dans la deuxième portion de la journée, nous avons eu la chance d’avoir une entrevue de Stéphane Leroux, spécialiste du hockey junior québécois, avec Pierre Gauthier, actuel directeur général du club de hockey Canadien, et Bob Nicholson, président de Hockey Canada. Une question qui revient sur toute les lèvres à été posée à M. Gauthier. La voici :
Globalement, l’évènement avait sa raison d’être et ce qui a été soulevé tout au cours de celui-ci prouve que de bonnes idées germent dans l’esprit des aimants de ce sport. M. Gilles Courteau, commissair de la LHJMQ était présent et a fait rapidement son bilan qui est, selon moi, teinté d’objectivité malgré tout.
Maintenant que tout a été dit, que les feuilles de propositions de l’ensemble des invités présents ont été recueillies et que les têtes pensantes du hockey ont eu leur mot à dire, il ne reste qu’à voir ce que donnera cet évènement en terme concret. Remarquez qu’il y aurait grand avantage à ouvrir un forum ou un site spécialement pour l’évènement et ainsi donner l’occasion à la population d’intervenir tout au cours des conférences. Déjà, un Tweetwall était sur les écrans pendant les interventions des panellistes. C’est un début.
- Y aura t-il des changements dans le développement des jeunes joueurs?
- Y aura t-il une progression dans le nombre de joueurs québécois performant au niveau de la LNH?
- Est-ce que les instances se concerteront afin de proposer de meilleures infrastructures au Québec?
Toutes ces questions demeurent sans réponse au moment où on se parle, mais seulement une importe vraiment.
- Quand tout ce beau monde se réunira t-il afin de changer la façon québécoise de développer des joueurs de hockey?
En terminant, je voudrais remercier Valérie Molenaar de Molson Coors de m’avoir permis de participer à ce Sommet. Je salue également mes confrères présents et vous invite à lire leur texte sur le Sommet du hockey :
Ken Platenpouich de Danslescoulisses
Justine Émond-Larochelle de Habsolumentfan
Voici les Tweets de citations que j’ai notées lors des conférences.
Je vous suggère aussi de lire ces quelques billets pertinents.
Sommet du hockey: «Le développement du joueur, c’est comme un puzzle» – Mathias Brunet
C’est lundi, on jase… (du Sommet du hockey québécois) – Philippe Cantin
Sommet : le bilan d’une première expérience – Félix Séguin
Sommet du hockey québécois: un pas dans la bonne direction? – Sportderuelle